• L'exposé

    Préparer et présenter un exposé

     

    Savoir s’exprimer devant une assemblée plus ou moins large est une compétence indispensable pour le technicien supérieur : de l'entretien d'embauche à la réunion professionnelle, du compte-rendu d'intervention à la présentation d'un projet. La pratique de l’exposé prépare à ces multiples situations de communication orale, dès lors qu'il faut soutenir l'attention de l'auditoire, organiser son propos, présenter des documents supports et éventuellement convaincre.

     

    1 ) PRÉPARER L’ EXPOSÉ

    • Il faut étudier à fond le sujet car on ne parle bien et avec aisance que de ce que l’on maîtrise > faire le tour des questions qui peuvent se poser : Quoi ? Quand ? Comment ? Où ? Pourquoi ? Quelles conséquences ? Quelles causes ? etc.

    • Une fois qu'on a une vue d'ensemble des informations à délivrer, il faut problématiser le sujet, c'est-à-dire le présenter sous la forme d'une question dynamique qui permet de lancer la réflexion (dérouler mécaniquement des informations, des données ne peut que lasser l'auditoire qui ne voit plus ce qu'on cherche à lui apporter). Ex : La presse est-elle libre ?

    • Si l’on travaille en groupe, chaque membre se charge d'une partie et l'approfondit : le travail doit être équitablement réparti et il faut veiller à éviter les redites. Cependant, chacun est responsable de la totalité du travail de son équipe, de la qualité de la problématique et de l'intérêt du plan choisi.

    1- Les recherches : élargir les sources et prendre des notes

    • Rechercher toute la documentation possible : les trois premiers sites trouvés ne sauraient suffire à cerner correctement le problème (auteurs anonymes, informations pas toujours fiables et souvent très orientées), ni à l'explorer au mieux. Dégager 1 à 3 textes de référence (= proposant une réflexion de fonds sur le sujet choisi) et toujours consulter au moins une encyclopédie qui présentera un panorama complet de la question.

    • Noter dès le départ, pour chaque document lu, les références exactes (auteur, titre de l’ouvrage et date de publication, site Web et date exacte, etc…).

    • Prendre dès le départ des notes pour garder à l’esprit chaque document et faciliter l’exploitation (c’est aussi une manière de « digérer » les informations, de se les approprier) ; mais inutile de recopier des passages entiers : les idées directrices suffisent.

    2- Le tri, la mise en ordre : affiner le sujet, monter le plan

    • Les recherches vont conduire à délimiter plus précisément le sujet, à affiner le thème de l’exposé > trouver un titre (sous forme de question, c''est encore mieux) + fixer précisément l’objectif de l’exposé

    • Penser à l'auditoire : ne pas s'attarder sur des points connus => lassitude ; mais ne pas passer rapidement sur des faits importants qu'ils ne connaissent pas ou des allusions qui n'évoquent rien à leur esprit => incompréhension.

    • Rechercher le plan de l’exposé : un bon plan est à la fois :

                   > COMPLET (il ne néglige aucun aspect essentiel du sujet)

                   > ÉQUILIBRÉ (il présente des parties de même importance)

                   > ORDONNÉ (il opère un classement et une gradation des idées)

    • Pour chaque partie et sous-partie, prévoir des exemples précis, des citations ou des documents visuels d’illustration.

    • Ne pas rédiger, sauf : l’introduction, les transitions entre chaque partie, la conclusion. Le reste doit être noté en style télégraphique, sous forme de liste qui fait l’inventaire des points importants à développer à l’oral.

    > moins vous avez de notes, plus vous aurez l'obligation d’improviser, donc de capter l’attention et de susciter l’intérêt ; il faut vous faire confiance : si vous avez bien travaillé le sujet, si vous avez pris le temps d’éplucher les documents, bref si vous maîtrisez, cela sortira tout seul à l’oral ; il n’y aura que le stress à contrôler.

     

    2) PRESENTER L'EXPOSÉ

    Entraînement

    • S'entraîner au moins 1 fois à faire l'exposé (devant un camarade ou en l'enregistrant) : un oral ne s'improvise bien qu'après expérimentation.

    • Eclaircir ses notes sous forme de fiche bristol (1 par partie) + avec des couleurs (en rouge quand il faut présenter un document à l’auditoire).

    • Si l'exposé est préparé en équipe : équilibrer les différentes interventions ; chercher à le rendre vivant (dialogue, répartition des idées principales pour l'un, exemples, développements pour l'autre etc..)

    • Noter sur le tableau ou écrire sur un polycopié : le plan, les noms propres, les références des ouvrages cités, les termes rares ou techniques, les croquis, schémas, etc.

    A) Le fond (ce que vous avez à dire)

    Dans un message oral, la répétition est nécessaire. Reformuler régulièrement les idées principales, de façon 1) à vous faire parfaitement comprendre ; 2) à faciliter la prise de notes par votre auditoire.

     

    • L’introduction : Elle établit le contact, éveille l'intérêt, annonce le sujet, indique le plan. Elle doit donc être soignée et dynamique (la préparer à l’écrit).

    • Le plan : il doit être aussi solide et cohérent que pour un devoir écrit ; il doit être suivi et rappelé au fur et à mesure de l'exposé (« Nous verrons d’abord », « Abordons le deuxième point », « Nous avons vu », « Étudions maintenant », « Je terminerai par »...) On pourra noter le plan au tableau et s’y référer régulièrement.

    • Les illustrations : elles sont toujours bienvenues si elles permettent d’éclaircir l’exposé ; en outre les illustrations créent une diversion, suscitent la curiosité : elles dynamisent l’exposé. Elles peuvent être : des objets (un échantillon, un journal…), des cartes ou des graphiques (transparents ou video-projection), des diapos, des enregistrements.

    • La conclusion : Elle rappelle brièvement les différents points abordés, dresse un bilan et montre l'aboutissement de ce qui a été présenté. Cette synthèse permet aux auditeurs de vérifier leurs notes. Elle peut aussi ouvrir sur un débat, une question polémique.

     B) La forme (comment s’exprimer)

    • La langue : Soyez simple et clair : phrases courtes, vocabulaire soigné mais courant. Prenez le temps de définir chaque terme technique. Attention aux « béquilles de langage » (voilà, euh, j’veux dire, donc...)

    • La voix : Parlez suffisamment fort, articulez et surveillez le débit. Pensez à utiliser toutes les ressources de la voix : rythme et intonation pour soutenir l’intérêt ; courtes pauses pour laisser à votre auditoire le temps de noter et réfléchir, rassembler vos notes.

    • Le regard : pas question de lire vos notes : l'exposé n'est pas un écrit oralisé ; on n'intéresse et on ne convainc personne si l'on se contente de réciter. Regardez franchement le public, c’est le seul moyen de vous faire entendre et comprendre.

    • Les gestes, l'attitude : ils sont importants, ils aident les auditeurs à comprendre et retiennent leur attention > occupez l’espace, déplacez-vous un peu.

    • Le temps : Respectez le temps imparti. Surveillez-vous, montre posée devant vous.

     

    Les « trucs »

    • Commencez par une définition type dictionnaire, cela éclaircit le sujet permet de lancer la réflexion

    • Ne pas hésiter à faire des questions-réponses, type : « Le nucléaire, qu’est-ce que c’est ? Eh bien c’est l’énergie produite à partir de… »

    • Ne pas hésiter à expliquer, à reformuler, à préciser ce que vous venez de dire, dès que vous captez un signe d’incompréhension dans l’auditoire.

    • Souligner votre progression en faisant des bilans à la fin de chaque partie, en annonçant sans détour que vous passez à la suivante, et en montrant comment cette nouvelle partie s’insère dans la réflexion.